Championnats de France de VTT cross country Dames Espoirs et Elite, à Vars le 17 juillet 1999.
LEBOUCHER BAIL RENOUVELE
Troisième titre français pour la Championne du Monde Laurence Leboucher qui a cependant dû s'accrocher dans la roue de Sophie Villeneuve avant de la déposer dans la descente...
Pas technique la descente de Vars ? Les avis sont partagés selon les qualités des unes et des autres mais une chose est sûre, elle permet de faire, ou de combler, la différence.
Demandez à Laurence Leboucher. C'est dans cette portion du parcours que la Championne du Monde, qui n'est pas encore parvenue à retrouver cette année la condition qui lui avait permis de réaliser le grand
chelem, Championnats de France, d'Europe et du Monde, en 1998, a réussi à conquérir son troisième titre national en quatre ans. C'était prémédité. En effet, confiait Leboucher à l'arrivée, je savais que je ne
parviendrais pas à sortir dans la bosse alors j'ai fait le choix matériel d'un guidon relevé sur mon vélo. Ça me permettait un meilleur pilotage dans la descente."
Sur ce circuit culminant à plus de 2200 m, la Normande se méfiait particulièrement de la montagnarde Sophie Villeneuve. Elle avait vu juste. La skieuse de fond fut sa rivale la
plus tenace. «Il ne fallait pas làcher sa roue dans la montée, reprend Leboucher. Je me suis accrochée. Ça s'est joué dans la tète. Au sommet, je l'ai dépassée pour ouvrir la descente et là, j'ai pris des
risques.»
NE RIEN LAISSER AU HASARD
Côté alimentation, Leboucher n'avait rien laissé au hasard non plus. «Lors de la Coupe du Monde de Big Bear qui se disputait également en altitude, j'avais tendance à me déshydrater
plus rapidement que d'habitude. Alors, ici, j'ai mis un peu de sucre dans l'eau pour freiner le processus. J'ai aussi fait attention à manger un peu plus parce qu'en altitude, même quand on ne fait rien, on a
tendance à consommer davantage d'énergie. Enfin, je suis arrivée sur place une semaine avant l'événement pour bien m'adapter.»
Voilà les déclarations de la nouvelle Championne de France qui explique encore les sautes de forme dont elle est victime depuis le début de la saison par un problème de thyroïde vieux
de trois ans.On a détecté ça lors d'examens chez le professeur Dyne. Le traitement qui m'a été prescrit à l'époque s'est révélé efficace jusqu'au printemps dernier. Mais depuis, je suis bloquée. Un ostéopathe a
récemment travaillé mes cervicales et j'ai l'impression que cela m'a aidée. Je n'ai pas voulu subir une deuxième séance avant la course parce qu'elles sont assez lourdes mais il faut que je revois ce spécialiste
bientôt pour remettre ça.»
Sophie Villeneuve, dont on apprécie tout particulièrement la courbe de progression depuis qu'elle a découvert le VTT en 1996, na donc pas réussi à décrocher le titre qu'elle s'était
promis. Très déçue, elle ne s'est pas attardée sur la ligne pour fivrer ses impressions. Tout juste pestait elle sur son manque de technique avant d'envisager de progresser dans ce domaine.
Autre déçue, Sandra Temporelli qui pensait pouvoir renouer avec le titre conquis en 1997. «Je suis partie un peu vite et dès la deuxième bosse je me suis rendu compte que je n'étais
pas dans un bon jour, confiait elle. C'est une course d'un jour et j'ai connu un jour sans. C'est comme ça. Ça fait un mois que je suis en superforme et il fallait que cela me lâche aujourd'hui.,, Pas de chance
en effet. D'autant que s'il existait un classement combiné route VTT Temporelli l'emporterait haut la main avec une quatrième et une troisième place à son actif dans ces deux Championnats de France 99.
BEAUCOUP DE DÉCEPTIONS
L'ambiance était un peu bizarre sur la ligne d'arrivée plein soleil de cette épreuve Dames. Même Leboucher ne parvenait pas à sourire à ce succès. Idem pour l'autre Championne de
France de cette course, Hélène Marcouyre, lauréate Espoirs. Sa cinquième place scratch lui laissait un goût d'inachevé Elle aurait tant aimé un podium. il m'a peut être manqué un peu le rythme de la compétition.
Je n'ai disputé que des courses régionales ces derniers temps et ce n'est pas suffisant. Au départ, j'étais légèrement angoissée parce que je ne connaissais pas le niveau des autres.»
Sur un parcours qu'il fallait faire à son rythme, Marcouyre n'a pourtant pas démérité. Elle regrette de ne pas avoir pu faire mieux que l'an dernier (4e) mais avec son sourire, sa
disponibilité et son talent, sûr qu'elle représente bel et bien l'avenir du VTT féminin français.
D’après Henri Montulet