Tricot arc-en-ciel à défaut de podium olympique
26-12-2004 - www.ouest-france.fr
CYCLO-CROSS. Au Mondial de Pontchâteau, Laurence Leboucher a offert la Marseillaise à 30000 supporteurs enthousiastes. Moins de réussite en revanche aux Jeux d'Athènes (8e), le seul
titre se refusant encore à la Sarthoise.
Pour ses troisièmes et très certainement dernières Olympiades, Laurence Leboucher ne rêvait que du protocole. Peu importait le métal autour du cou. Sur le parcours dur et technique du
Mont Parnès, situé au nord d'Athènes, deux sauts de chaîne, un dérailleur endommagé et une bonne gamelle auront raison de ses ambitions. « C'est dommage car j'avais les watts ». Au final, une huitième place. Son
meilleur classement aux Jeux.
Titulaire reléguée remplaçante sur la route en 1992 à Barcelone, la Sarthoise s'était classée 11 ° en VTT à Atlanta (1996) et 18° quatre ans plus tard à Sydney. « Mais là-bas, j'avais
eu l'impression de faire les Jeux sans vraiment les faire en raison d'une chute au bout de trente secondes seulement». La hantise de tout vététiste. Ou de tout cyclo-crosswoman. Mais, la saison de Laurence Leboucher
était déjà réussie. Dans son fief, ou quasi, de Pont château, le petit bout de femme de Saint Léonard-des-Bois a surpris tout le monde en devenant championne .du monde. Môme son copain. En faisant la différence dès
le deuxième tour. « En haut de la bosse, je me suis retournée. J'ai vu que nous étions encore beaucoup. Là, je me suis dit qu'il fallait tout faire exploser. En réalité, j'ai attaqué au flan, sans réfléchir. Vous
savez, quand on me laisse partir, on ne me revoit pas souvent. » Au bout de l'effort, un nouveau tricot arc en ciel dans une garde-robe pleine à craquer. Une Marseillaise mondiale à deux têtes. « Sans Maryline
Salvetat je n'aurais pas été championne du monde. Je le dis et je le répète. Cette journée est à inscrire dans les annales du cyclisme féminin». Les 30 000 spectateurs de Pontchâteau, dont 300 Sarthois, ne diront
pas le contraire. Leboucher tout en haut. Salvetat juste en dessous. L'entraîneur national Jean-Yves Plaisance pouvait savourer à juste titre. « J'ai apprécié cette équipe de France courageuse et dynamique». Deux
qualités de la sociétaire de l'UV Fresnoise. Car après avoir été dépossédée de son paletot tricolore en tout début d'année par Salvetat dans le bourbier de Limoges, « un circuit pas vraiment taillé sur mesure»,
Laurence Leboucher a su rebondir, moins d'un mois plus tard, pour un nouvel arc en ciel, deux ans après celui de Zolder. Absente quasiment tout l'hiver des podiums, «exception faite du championnat régional des Pays
de la Loire », la Sarthoise passe rarement au travers lors des grands rendez- vous. Et Athènes alors? Sacrée foutue mécanique...
Philippe PANIGHINI.
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