Cyclo 2005-2006

Championnats...

La saison 2005-2006 de cyclo-cross débute rapidement avec les championnats d’Europe. Déjà, les françaises pensent aux championnats de France et aux championnats du Monde en Hollande.

nterview de Laurence Leboucher (UV Fresnoise) (8/11/2005)  - www.velo101.com

Interview de Laurence Leboucher : "la fin de ma carrière passera par les Championnats du Monde de cross-country marathon."

 

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A 33 ans, la Sarthoise Laurence Leboucher (UV Fresnoise) a fait ses adieux dimanche au circuit de Coët-Roz, sur lequel elle avait été sacrée championne du monde de cyclo-cross en 2004 à Pontchâteau. La championne mettra un terme à sa carrière au mois d'août 2006, elle qui compte à son palmarès des titres de championne du monde (cross-country en 1998, cyclo-cross en 2002 et 2004), de championne d'Europe (cross-country en 1998, 2000 et 2001) et de championne de France (cross-country en 1996, 1998, 1999, 2000, 2001 et 2002, cyclo-cross en 2000, 2001, 2002 et 2003).

Laurence, comment as-tu vécu les Championnats d'Europe de Pontchâteau ?

"J'ai subi la course, je crois que c'est clair. J'ai fait l'élastique. Nos adversaires étaient mieux que nous. Nous étions en bonne condition mais ça ne suffit pas. Je pensais que Daphny Van Den Brand allait partir toute seule. Dans le groupe, Hanka Kupfernagel n'était pas saillante non plus. Les deux plus fortes étaient les Hollandaises, Daphny Van Den Brand et Marianne Vos. Elles avaient annoncé la couleur dès la première manche de la Coupe du Monde à Kalmthout, en sortant Hanka sur le plat. Nous, ça ne nous est jamais arrivé de la larguer comme ça, donc ça voulait bien dire que les Néerlandaises étaient en forme. C'est ce que je craignais et ça s'est confirmé. Il n'y aurait eu que Hanka, nous aurions peut-être pu faire autrement. Mais là, on a subi plus qu'autre chose."

Sixième, c'est une petite déception ?

"Le titre de championne d'Europe de cyclo-cross me manquait encore mais j'ai déjà été quatre fois championne d'Europe de cross-country alors je ne vais pas pleurer aujourd'hui. C'est vrai que si j'avais pu rajouter une ligne ici, ça aurait été génial, mais j'étais bien consciente que ce ne serait pas facile. Avant la course, j'avais prévenu qu'une médaille, ce serait un exploit de l'équipe de France ; deux médailles, ce serait un super exploit ; et qu'un titre, ce serait un record un ton au-dessus sachant ce qu'on avait vu à Kalmthout, après la première manche de la Coupe du Monde."

Courir à domicile a-t-il procuré un avantage ?

"Oui, tu t'accroches parce que tu es chez toi et que tu te dis qu'il ne faut pas péter car on ne sait jamais... Dans la dernière bosse, je me suis dit que de toute façon, j'étais nulle au sprint, donc j'ai tenté ma chance en essayant d'attaquer. Mais j'étais tellement mal que je me suis vite rassise. J'ai tenté mais bon... Je ne pouvais même plus me mettre debout dans la dernière ligne droite. Normalement, un sprint, ça se fait debout, mais quand t'es mort ça se fait assis."

Les Championnats d'Europe n'arrivent-ils pas trop tôt dans la saison ?

"Non. Cette année, nous étions encore plus en forme que l'année dernière à Vossem. L'année dernière, je n'étais pas saillante. Et pourtant, j'avais terminé troisième tandis que Maryline Salvetat s'était classée deuxième. Aujourd'hui, nous étions en bonne forme mais on s'est fait battre. C'est comme ça."

Quel est le programme maintenant ?

"Cette semaine, on va décompresser. On va commencer par aller boire quelques bières ce soir, ça va nous faire du bien. Ca va enlever le mal de jambes parce que là, j'ai craché les poumons ! La suite de la saison passera par les épreuves de Coupe du Monde, le Challenge National, par le Championnat de France et par le Championnat du Monde."

Des Mondiaux qui se disputeront aux Pays-Bas, chez Daphny Van Den Brand et Marianne Vos...

"Oui, mais la saison n'est pas finie ! On verra bien. C'est vrai que cette année, les Hollandaises sont motivées car elles disputeront les Championnats du Monde chez elles. C'est pareil que pour nous en 2004. Aux Mondiaux de Pontchâteau, on avait à coeur de bien faire. Aujourd'hui, on était à domicile mais bon, y a plus fort ! Que ce soit sur le plat ou sur parcours vallonné, en ce moment les Hollandaises sont les meilleures. On verra si elles seront encore les meilleures aux Championnats du Monde, mais la saison est longue."

Qu'est-ce qui t'attend après la saison de cyclo-cross ?

"Ce ne sera pas encore tout à fait fini car je ferai un petit peu de route et surtout les Championnats du Monde de cross-country marathon. J'ai aussi prévu de faire l'Etape du Tour. Six heures de vélo, ça ne fait pas de mal ! J'organise également une randonnée VTT, la Laurence Leboucher, le 4 juin à Saint-Léonard-des-Bois, chez moi. On compte réunir tous les amateurs de VTT pour découvrir les Alpes Mancelles. Ils verront que ce n'est pas plat chez nous. Parce que tout le monde me dit que la Sarthe, c'est plat, mais qu'ils viennent chez moi, dans les Alpes Mancelles, et ils verront que ce n'est pas du tout plat ! Ce sera l'occasion de faire découvrir aux amateurs de VTT les paysages sarthois. On organise également un cyclo-cross le 24 décembre, le cyclo-cross de Noël, pour préparer le réveillon. Ca mettra en appétit."

La fin de ta carrière passera donc par les Mondiaux de cross-country marathon ?

"Oui, car le Championnat du Monde va se dérouler en France, le 13 août à Oisans. Je ferai peut-être une ou deux épreuves de la Coupe du Monde marathon pour m'y préparer mais plus du tout de cross-country olympique. L'objectif sera fin août car je suis prise à l'INSEP (NDLR : Institut National du Sport et de l'Education Physique) jusqu'à fin avril. Se préparer avant me paraît un peu délicat et cette fois-ci, je prévois de récupérer de ma saison de cyclo-cross avant de préparer la suite. Je mettrai ensuite un terme à ma carrière fin août. On va tâcher d'organiser une fête par chez nous. Et après ce jubilé, c'est fini. Je ne mettrai plus un dossard ! Je passe mon professorat de sport. Après, je serai sur les circuits mais de l'autre côté de la barrière. Avec quelles fonctions ? Vous verrez cela en temps voulu."

Propos recueillis à Pontchâteau le 6 novembre 2005.