Laurence, ta victoire à Fourmies, dans la première manche du Challenge National,
a du te satisfaire ?
"Oui, ça faisait longtemps que je n'avais plus gagné. Ca
ne fait pas de mal ! Le circuit me plaisait, il faisait beau, tout était réuni pour que je me fasse plaisir."
Le Championnat d'Europe a été en revanche plus difficile ?
"Sur le coup, j'ai pensé que les Néerlandaises avaient
été les plus fortes. Mais en fait, je suis tombé malade le lendemain de la course et ça a duré toute la semaine. Je me demande si je n'étais pas déjà dans le dur à cause de cela la veille, le jour de la course à
Pontchâteau. Mais je pense que Maryline Salvetat était quand même forte ce jour-là."
Tu penses qu'elle avait les jambes pour le podium ?
"Même pour la gagne ! La seule fois où j'ai failli exploser, c'est quand elle a
attaqué dans le dernier tour. Mais ça, c'est une analyse qu'on fait après, à froid. Je pense donc qu'elle est sans doute passée à côté de quelque chose ce jour-là. Les Hollandaises n'ont jamais attaqué. Elles
attendaient le sprint. On a subi mais ce ne sont pas elles qui ont fait la course."
Redoutes-tu un scénario identique aux Championnats du Monde ?
"Non parce que Hanka Kupfernagel sera mieux qu'aux Championnats
d'Europe. Actuellement, elle n'est pas au top. Et puis il y aura Mirjam Melchers, peut-être Sabine Spitz. Ce sera une autre course."
Où te positionneras-tu de ton côté ?
"Il ne faudra pas que je sois dans un jour moyen comme je l'ai été à
Pontchâteau. Quand t'es malade... Le soir, ça me brûlait les bronches, je pensais que c'était le fait d'avoir roulé vite. Et le lendemain, j'étais malade. Donc ça me cherchait déjà le Jour J. Mais tu ne t'en rends
pas compte le jour-même. A Zeddam, je sais que si je peux, je tenterai quelque chose. J'ai rarement loupé des opportunités."
Et sur le Challenge National, vises-tu la victoire au classement général ?
"Non, je ne vise rien du tout. Le Challenge National constitue plutôt pour moi un mode
de préparation. J'ai bien bossé pour faire du foncier et je suis maintenant moins nerveuse que ce que j'étais à Fourmies. A Fourmies j'étais en forme. La veille du Championnat d'Europe, j'étais bien en forme
également, le Jour J moins bien mais ça c'est le destin. Je suis maintenant dans une phase de préparation. En novembre et décembre, il faut refaire les acquis. Tu ne peux pas être à 100 % sur les Challenges, sinon
au Mondial ce sera dur."
Le Mondial, c'est vraiment l'objectif...
"Oui. Bon, le Challenge National c'est bien, mais pour
moi c'est plutôt le maillot arc-en-ciel et le Championnat de France. Ca permettrait de bien finir ma carrière en cyclo-cross, qui s'achèvera à Zeddam, à moins qu'on se fasse un jubilé à la maison."
Comment prépares-tu ta reconversion ?
"Je suis en plein dedans déjà. C'est pourquoi je ne suis pas non plus toujours à 100
%. Je suis moins régulière. Il y a des semaines où je peux bien rouler, d'autres où on a moins de boulot. Forcément, quand t'as plein de boulot, t'es un peu à l'arrache pour t'entraîner. Je prépare le professorat de
sport à l'INSEP. On a des semaines où c'est dur, d'autres où c'est plus cool. Ce n'est pas évident, d'autant que je passerai mes écrits deux jours après le Mondial."
Graviteras-tu toujours autour du vélo ?
"Oui, car quand tu deviens prof de sport suivant mon cursus, tu es affecté auprès de
ta fédération, soit dans une région, soit au niveau national. Tu es en fait Conseiller Technique Régional. Je ne serai pas forcément dans les Pays de la Loire. Tu vas là où il y a de la place."
Propos recueillis à Athée-sur-Cher le 27 novembre 2005.
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