Europe 2005-2006

Championnats d’Europe

Championnats d'Europe de Pontchâteau : le bilan (7/11/2005)  - www.velo101.com

Maryline Salvetat dépitée, Jean-Yves Plaisance réjoui, Pontchâteau pense aux Championnats de France, le tableau des médailles.

 

2005-11-07 marylinesalvetat ch-eur velo101

La respiration coupée par l'effort, c'est avec des sanglots dans la voix que Maryline Salvetat (Lapierre International) a donné ses premières impressions à son compagnon Thibaut Vassal, venu l'encourager au bord du circuit. "Ces filles, ce sont des surhommes, s'est-elle exclamée avec écoeurement. Je vous jure : des surhommes ! On n'a jamais roulé aussi vite chez les filles." Prise en tenaille au sein d'un peloton de huit femmes, Maryline Salvetat a fait tout ce qui était en son pouvoir pour tâcher de se détacher du groupe et remporter le Championnat d'Europe Dames à Pontchâteau.

"J'ai essayé plusieurs fois. J'ai essayé dans l'avant-dernier tour, j'ai essayé encore dans le dernier tour. J'ai fait ce que je pouvais. J'ai essayé d'attaquer deux fois dans le dernier tour parce que je savais que je n'étais pas bonne au sprint. Le problème, c'est que cette année, les Hollandaises, elles roulent comme des mecs !"

Dépitée, Maryline Salvetat a mis en avant l'extrême vitesse du groupe de tête. "Nous sommes restées groupées parce qu'il n'y avait pas de boue. Du coup, le parcours était très roulant, et comme elles sont beaucoup plus puissantes que nous, voilà ce qui est arrivé... Le vent a beaucoup joué aussi. On le sentait bien quand même sur le retour mais les trois premières étaient beaucoup plus fortes que nous." Dans le final, Maryline Salvetat a tenté de profiter d'un fait de course pour s'extraire du peloton. "Daphny Van Den Brand et Hanka Kupfernagel se sont touchées dans la dernière montée, juste avant le sprint sur la route, et ont alors marqué un temps d'arrêt. J'ai essayé d'y aller mais je me suis fait reprendre. Laurence a essayé à son tour mais n'a pas pu sortir. Puis Nadia est rentrée. Laurence et moi nous sommes regardées dans l'espoir que Nadia puisse attaquer à son tour, mais elle était trop juste." La championne de France s'est finalement classée 4ème, elle qui avait terminé 3ème à Tabor en 2003 et 2ème à Vossem en 2004.

Avec une médaille d'argent et huit places dans le Top 10 au total, l'entraîneur national de l'équipe de France Jean-Yves Plaisance affichait une mine réjouie au terme des Championnats d'Europe, hier à Pontchâteau. "Je pense que ce sont les meilleurs qui se sont imposés dans chacune des épreuves, a-t-il commenté avec fair-play. A partir de là, ça a été une belle journée, conviviale et sportive. Nous avons obtenu une médaille, et c'est déjà pas si mal ! Ce n'est pas évident dans le contexte international. Le cyclo-cross est devenu une discipline de très haut niveau. Ca aurait pu sourire un peu plus, mais les autres peuvent en dire autant. Je pense que chacun est à sa place. Si notre place est sur le podium, on est sur le podium, et si on doit être juste à côté, eh bien nous sommes juste à côté... Chez les filles, c'est vrai que nous avions cette lacune d'avoir des filles pas assez rapides au sprint. Elles ont tout tenté sans pouvoir faire la différence dans le dernier tour. Après, le sprint n'était pas évident."

Présent en nombre sur le circuit de Coët-Roz hier à l'occasion des Championnats d'Europe, le public a rappelé que Pontchâteau (Loire-Atlantique) était la capitale du cyclo-cross en France. Il faut dire que le site breton a bouclé hier son palmarès en s'offrant les Championnats d'Europe après les Championnats de France (1978 et 1999), le Challenge National (1985, 1994 et 2002), la Coupe du Monde (1996, 1998 et 2001) et les Championnats du Monde (1989 et 2004). Annoncée parmi les candidats à l'organisation d'une manche du Challenge National 2006, la commune de Pontchâteau pourrait en fait se consacrer exclusivement à l'accueil des Championnats de France 2008, trente ans après le succès de Jean-Yves Plaisance ici-même. Une réunion doit se tenir dès demain pour envisager l'avenir du cyclo-cross à Pontchâteau. La ville de Sablé-sur-Sarthe pourrait quant à elle recevoir le Challenge National en 2006.

La Belgique a assis sa suprématie à l'occasion des Championnats d'Europe de Pontchâteau. Malgré l'absence des Elites, le pays de Sven Nys et Bart Wellens a conquis une médaille de chaque couleur : l'or avec Niels Albert chez les Espoirs, l'argent avec Jan Soetens chez les Espoirs et le bronze avec Dries Govaerts chez les Juniors. L'équipe de Belgique devance ainsi les Pays-Bas, titrés chez les Dames avec Marianne Vos première et Daphny Van Den Brand troisième, et la Slovaquie, sacrée chez les Juniors grâce à Robert Gavenda. L'équipe de France affiche tout de même un bilan respectable avec une médaille d'argent obtenue par Yannick Martinez chez les Juniors. A ce podium s'ajoutent sept places dans le Top 10 : Aurélien Duval 4ème et Thomas Collinet 9ème chez les Juniors, Maryline Salvetat 4ème, Nadia Triquet 5ème, Laurence Leboucher 6ème et Séverine Hansen 9ème chez les Dames, et Clément Lhotellerie 10ème chez les Espoirs.

Tableau des médailles :

                       Or   Argent Bronze Total   

1. Belgique            1        1      1      3

2. Pays-Bas            1        0      1      2

3. Slovaquie           1        0      0      1

4. Allemagne           0        1      0      1

-. France              0        1      0      1

6. République Tchèque  0        0      1      1

 

Interview de Laurence Leboucher (UV Fresnoise) (3/12/2005) – www.velo101.com

 "j'ai rarement loupé des opportunités. Je tenterai quelque chose à Zeddam."

 

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Laurence à Athée-Sur-Cher www.echoduvelo.com

Laurence, ta victoire à Fourmies, dans la première manche du Challenge National, a du te satisfaire ?

"Oui, ça faisait longtemps que je n'avais plus gagné. Ca ne fait pas de mal ! Le circuit me plaisait, il faisait beau, tout était réuni pour que je me fasse plaisir."

Le Championnat d'Europe a été en revanche plus difficile ?

"Sur le coup, j'ai pensé que les Néerlandaises avaient été les plus fortes. Mais en fait, je suis tombé malade le lendemain de la course et ça a duré toute la semaine. Je me demande si je n'étais pas déjà dans le dur à cause de cela la veille, le jour de la course à Pontchâteau. Mais je pense que Maryline Salvetat était quand même forte ce jour-là."

Tu penses qu'elle avait les jambes pour le podium ?

"Même pour la gagne ! La seule fois où j'ai failli exploser, c'est quand elle a attaqué dans le dernier tour. Mais ça, c'est une analyse qu'on fait après, à froid. Je pense donc qu'elle est sans doute passée à côté de quelque chose ce jour-là. Les Hollandaises n'ont jamais attaqué. Elles attendaient le sprint. On a subi mais ce ne sont pas elles qui ont fait la course."


Redoutes-tu un scénario identique aux Championnats du Monde ?

"Non parce que Hanka Kupfernagel sera mieux qu'aux Championnats d'Europe. Actuellement, elle n'est pas au top. Et puis il y aura Mirjam Melchers, peut-être Sabine Spitz. Ce sera une autre course."

Où te positionneras-tu de ton côté ?

"Il ne faudra pas que je sois dans un jour moyen comme je l'ai été à Pontchâteau. Quand t'es malade... Le soir, ça me brûlait les bronches, je pensais que c'était le fait d'avoir roulé vite. Et le lendemain, j'étais malade. Donc ça me cherchait déjà le Jour J. Mais tu ne t'en rends pas compte le jour-même. A Zeddam, je sais que si je peux, je tenterai quelque chose. J'ai rarement loupé des opportunités."

Et sur le Challenge National, vises-tu la victoire au classement général ?

"Non, je ne vise rien du tout. Le Challenge National constitue plutôt pour moi un mode de préparation. J'ai bien bossé pour faire du foncier et je suis maintenant moins nerveuse que ce que j'étais à Fourmies. A Fourmies j'étais en forme. La veille du Championnat d'Europe, j'étais bien en forme également, le Jour J moins bien mais ça c'est le destin. Je suis maintenant dans une phase de préparation. En novembre et décembre, il faut refaire les acquis. Tu ne peux pas être à 100 % sur les Challenges, sinon au Mondial ce sera dur."

 

Le Mondial, c'est vraiment l'objectif...

"Oui. Bon, le Challenge National c'est bien, mais pour moi c'est plutôt le maillot arc-en-ciel et le Championnat de France. Ca permettrait de bien finir ma carrière en cyclo-cross, qui s'achèvera à Zeddam, à moins qu'on se fasse un jubilé à la maison."

Comment prépares-tu ta reconversion ?

"Je suis en plein dedans déjà. C'est pourquoi je ne suis pas non plus toujours à 100 %. Je suis moins régulière. Il y a des semaines où je peux bien rouler, d'autres où on a moins de boulot. Forcément, quand t'as plein de boulot, t'es un peu à l'arrache pour t'entraîner. Je prépare le professorat de sport à l'INSEP. On a des semaines où c'est dur, d'autres où c'est plus cool. Ce n'est pas évident, d'autant que je passerai mes écrits deux jours après le Mondial."

Graviteras-tu toujours autour du vélo ?

"Oui, car quand tu deviens prof de sport suivant mon cursus, tu es affecté auprès de ta fédération, soit dans une région, soit au niveau national. Tu es en fait Conseiller Technique Régional. Je ne serai pas forcément dans les Pays de la Loire. Tu vas là où il y a de la place."


Propos recueillis à Athée-sur-Cher le 27 novembre 2005.