Le Maine-Libre (25/08/98) : Laurence, racontez nous votre week-end européen...
Laurence Leboucher : Depuis le début du mois de juillet que je ne les avais pas revues, je m'attendais à retrouver mes concurrentes très fortes. Je les
avais surestimées. En outre dès ma première reconnaissance du parcours, j'ai senti que ça pouvait être ma course.
M.L. : Vous arrivez avec près de 3 minutes d'avance sur la. 2e, la Norvégienne Gun Rita Dahle...
L.L. : Depuis le début de saison je n'avais pas pris de départ à mon compte. J'ai pris ce risque à Aywaille pour me tester avant les épreuves mondiales de
septembre. Dès la première bosse, j'ai fait exploser les pelotons et pris 15 à 20 secondes. Ma tactique consistait à partir devant pour aborder les phases techniques en tête et imposer mon rythme dans les descentes,
mon point faible, sur un parcours où on pouvait difficilement doubler. Mon temps d'avance s'est accru régulièrement et j'ai vraiment creusé l'écart sur le dernier tour (sur un total de trois, chacun de quelque 9 km,
ndlr).
M.L. : Ce succès est révélateur de vos progrès...
L.L. : Depuis mon accident en 1996 (clavicule cassée, ndlr), j'avais peur dans les descentes. Mes pertes de temps dans ces portions là étaient trop
importantes pour espérer un podium international. Cette année j'ai réussi à vaincre ma crainte et si je ne gagne pas encore de temps dans les descentes, je limite considérablement les dégâts.
M.L. : A quoi attribuez-vous ces progrès ?
L. L. : Aux qualités que j'avais déjà, bien sûr notamment mon mental et mon niveau de grimpeuse. Et à mon travail aussi. Je m'entraine de 10 à 20 h par
semaine, je continue à faire des courses sur route et, pour gagner de la souplesse dans ces fameuses descentes, j'ai même travaillé sur bicross.
L.L. Oui. J'en suis à deux 1ères et une 2e place en épreuves de coupe du monde. Avec
mon succès en championnat d’Europe, cela fait quatre podiums internationaux, dont trois sur la plus haute marche.
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