Une esquisse de sourire, un bras levé. Comme au moment d'une victoire en passant la ligne d'arrivée ! Et pourtant, Laurence Leboucher, la championne
sortante, n'a terminé que troisième. Battue mais pas abattue. Plutôt heureuse même. « De toute manière, je n'ai jamais vu ni l'Allemande (Kupfernagel), ni la Néerlandaise (Van den Brand). Je n'ai jamais été en
mesure de contester leur domination. »
Belle franchise de la Française, une nouvelle fois, mal partie : « Un peu de la faute de Kupfernagel qui a manqué sa pédale mais au moment de quitter la
route, ça frottait dur. Je croyais qu'on n'allait pas pouvoir virer, qu'on allait se fracasser et il ne fallait surtout pas tomber ». Dans la première ligne droite, elle était pointée en 6e position. Déjà enfermée.
Plus loin, c'était encore pire : « Je me suis même dit que je n'allais pas finir dans les dix, tellement je n'étais pas dans le coup. Je n'avais pas les jambes. Depuis Wetzikon (quinze jours plus tôt), je n'étais
pas au top. Au lieu de « baisser les dents» (mettre du braquet), je les montais. Ce n'est pas bon signe. »
Question de métier
Pourtant, avec sa pugnacité habituelle, la « puce des Alpes Mancelles » entama l'opération-remontée : « Mais là où je pouvais doubler, je n'arrivais pas.
Physiquement, j'ai pioché en permanence. » Mais Laurence Leboucher n'est pas femme à lâcher prise. « J'ai changé de vélo, comme nous l'avions prévu avec JeanYves (Plaisance, l'entraîneur national), avec des roues un
peu moins gonflées. Et j'avais, heureusement choisi des boyaux. » Fine stratégie « C'est grâce à ce changement que je suis revenue sur l'Italienne Stropparo. Je reprenais sa roue à chaque fois sur la route et je
pouvais un peu souffler par la suite. »
Souffler mais aussi observer son adversaire : « J'ai rapidement remarqué que la Transalpine, certainement plus forte que moi, commettait beaucoup d'erreurs
techniques. » D'ailleurs, la Sarthoise profita d'un... changement de vélo inopportun de son adversaire, pour placer une attaque décisive. Il restait un tour et demi à boucler pour aller cueillir le bronze. Un bronze
très satisfaisant, enrichi parla belle sixième place de Maryline Salvetat. Et Laurence Leboucher a, déjà donné rendez-vous à ses vainqueurs du jour pour le 1er février 2004 : « Pontchâteau ce sera un grand objectif. » Avec l'espoir de retrouver son paletot irisé au coeur de sa région des Pays de la Loire.
Michel LE NEEL.
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