De loin la discipline la plus connue du monde du mountain bike, le cross-country est arrivé en Europe au début des années 80, mais pour la France, la
naissance du Roc d'Azur en 194 représente réellement ses débuts officiels avec l'invasion des premiers bikes américains montés en série comme le légendaire Specialized Stumpjumper. La suite, vous la connaissez
avec une explosion de la discipline. Les premières courses notables, comme les randonnées, n'ont pas tardé à envahir l'Hexagone dès la fin des années 80 et, comme tout ce qui est nouveau, les premières épreuves
tenaient davantage du chemin de croix que de la course proprement dite. Quoi qu'il en soit, c'était vraiment du sport car à l'époque, terminer une épreuve de 60 kilomètres en pleine montagne avec du matos
ancestral relevait plus de l'exploit que de la compétition. Pas de fourche télescopique, pas beaucoup de frein et quelques trois fois six vitesses pour environ 15 kilos, telles étaient les armes qu'employaient
les pionniers pour gravir des montagnes aux dénivelés monstrueux.
En 2001
Toujours en tête du hit-parade, le cross-country continue de surprendre par son incessante progression. Omniprésent dans l’Hexagone où l'on peut le
pratiquer de façon quasi ininterrompue toute l'année contrairement à d'autres disciplines, le cross-country ne faiblit pas pour preuve les quelques 12 000 participants que rassemble aujourd'hui le Roc
d'Azur. Désormais promu discipline olympique, il est devenu en quelques années la référence en terme de support médiatique. Pourtant, il a beaucoup changé, les circuits de plus en plus roulants font même presque
anéanti il y a de cela quelques années, ouvrant ainsi la porte à certains routards qui avaient du mal à passer pro et qui par là même ont amené dans ce sport proche de la nature des pratiques malheureusement
courantes dans le monde de la route... De plus en plus courts avec des réglementations pas toujours adaptées, les tracés n'offrent plus la diversité ni les difficultés d'antan... le malheur des uns faisant
le bonheur des autres.
Heureusement, quelques irréductibles ont su conserver l’esprit originel du mountain bike en continuant de promouvoir les circuits à l’ancienne. Pour
preuve, la Forestière, la Transmaurienne ou la Verbier/Grimens qui n'ont jamais cessé de proposer avec succès du "VTT vrai", pour le plus grand bonheur des milliers de concurrents qui viennent
participer chaque année à ces événements. Quant au Roc d'Azur, devenu le rendez-vous européen du mountain bike, il est resté fidèle à lui-même et demeure chaque année la "concentration" qui va bien.
Souhaitons que les petits cochons ne finissent pas par le manger...
Le matos
Avec ou sans fourche, rigide ou suspendu, le cross-country peut se pratiquer comme on l'entend et sur n'importe quelle monture. La fourchette des
budgets est considérable, permettant ainsi un choix extrêmement vaste. Bien entendu, il est conseillé de respecter quelques critères avant de choisir votre VTT. Entre le randonneur et le pur crosseur, il y a un
monde et dépenser plusieurs milliers de francs pour aller chercher le pain n'est peut-être pas la meilleure opération que vous ferez de votre vie. Choisir son VTT n'est pas forcément aisé. Votre budget sera déjà
le premier obstacle à franchir. Quelle utilisation allez-vous en faire ? Compétition ?
Rando ? Sportif confirmé ou plutôt balade plaisir ? Toutes ces questions sont d'autant plus embarrassantes quand on débute et que l'on n'y connaît
franchement pas grand-chose. N'hésitez donc pas à vous renseigner auprès d'un professionnel du VTT qui sauta répondre à ces questions légitimes et vous aiguiller. Pour les purs et durs, le matériel ayant
beaucoup évolué ces derniers temps, il est désormais possible de rouler sur un tout-suspendu qui n'excède pas 11 kilos, ce qui était encore impensable il y a quelques années. Avec des suspensions qui se
bloquent, dorénavant les sensations de pompage ont complètement disparu et offrent un rendement digne d'un rigide. Côté descente ou terrain très accidenté, il n'y a pas photo, la comparaison n'a pas lieu d'être
et en ce qui me concerne, voilà bien longtemps que j'ai choisi de me faire plaisir en roulant en tout-suspendu. Mais au final, le choix appartient aux riders seuls, certains continuant à être persuadés - souvent
à tort - que ces montures versatiles ne peuvent que leur faire perdre en efficacité...
L'entraînement
Pour la balade, l'entraînement n'est pas une obligation, le simple fait de rouler de temps en temps le week-end permet un entretien du corps qui suffit
amplement à la pratique du VIT. Attention tout de même à la reprise après l'hiver. Reprenez progressivement en augmentant régulièrement vos sorties (pas plus d'une heure pour la reprise), alimentez-vous, buvez
régulièrement pendant l’effort et tout se passera pour le mieux. Pour les tops, c'est une autre histoire. Le cross-country est de loin la discipline la plus exigeante en matière d'entraînement et de rythme de
vie. Si vous voulez rouler fort, il vous faudra "faire le métier" comme on dit dans le jargon cycliste. Le vélo de route est quasi indispensable pour l'entraînement. Vous devrez aussi participer aux
courses sur route qui vous feront progresser en puissance, en vélocité et surtout en endurance, sans pour autant vous brûler. N'oubliez pas de continuer pendant l'hiver la pratique du VTT pour ne pas perdre la
technique ni les sensations. Pour les accros de la petite reine, la saison hivernale de cyclo-cross est un excellent moyen de passer l'hiver et, surtout, de progresser. Attention tout de même à respecter une
bonne coupure entre les saisons sinon la sanction sera immédiate et très pénalisante. Ne mangez pas n'importe quoi. Pour rouler fort, il vous faut perdre le surplus de poids emmagasiné pendant (hiver. Pesez-vous
régulièrement pour savoir où vous en êtes. Les sucres lents seront votre carburant, alors n'hésitez pas à consommer des pâtes et du riz. N'oubliez jamais, l’entraînement doit être dur mais en aucun cas il ne
doit être un sacrifice, sinon vous pouvez raccrocher votre bike au mur.
Le profil du crosseur
Pas facile de comparer le mode de vie du crosseur à celui du biker des autres disciplines tant les styles sont différents et, surtout, totalement
opposés. En cross-country, le sommeil est le meilleur moyen de récupération et il est donc vital pour pouvoir avancer sur les courses. Voilà en partie pourquoi on ne voit jamais traîner dans les paddocks les
pilotes de haut niveau. Même l'après-midi, s'ils ont terminé leurs reconnaissances ou leur entraînement, la sieste est encore le meilleur moyen de passer le temps tout en récupérant. Posés et calmes, les patrons
du cross sont des bombes à retardement qui explosent et se transcendent quand ils sont sur une ligne de départ. Mais l'effet est de courte durée car après la course, même si la saison est terminée, il est
extrêmement rare de les voir se défouler une bière à la main ou sur une piste de danse.
La saison
Côté compétition, la saison de cross s'étale de mars à octobre, ce qui en fait fane des plus longues et de loin la plus chargée. En prenant l'exemple de
la coupe du monde, huit épreuves sont au calendrier et pour 2001, une coupe d'Europe vient de faire son apparition avec encore quatre autres épreuves. Tout cela bien sûr sans compter les celles de coupe de
France et les trois championnats - de France, d'Europe et du monde. Auxquelles il faut ajouter toutes les classiques privées comme la Forestière, le Raid SFR, les Terres de Sommière, etc. Bien entendu, vous ne
pourrez pas participer à toutes et comme dans toutes les disciplines, vous devrez commencer par le commencement, c'est-à-dire les départementales ou les régionales pour ensuite gravir les échelons et participer
aux coupes de France.
Les circuits
Généralement identiques pour toutes les catégories, les tracés de cross-country se différencient par leur nombre de tours ainsi que leur kilométrage. La
moyenne par tour de circuit se situe désormais aux alentours de 9 kilomètres. Les seniors pour la catégorie Elite parcourent cinq fois cette distance pour finir en moins de 2 heures 30, c'est le règlement. Pour
les Espoirs (entre 18 et 21 ans), il' faut compter quatre tours alors que Féminines, juniors et Masters se contentent de trois tours. On sait aussi qu'une très longue ascension ne doit plus dépasser 120 mètres
de dénivelé positif sans interruption et que le pourcentage de portions sur route est désormais très faible.
LE SAVIEZ-VOUS ? Les premières épreuves officielles de cross-country se déroulaient sur une seule et même boucle
d'environ 60 kilomètres et toujours en pleine montagne avec parfois un départ et une arrivée vraiment différents. Eh oui, c'était ça la grande époque du mountain bike !
Les révolutions technologiques dans le cross-country n'ayant jamais fait la une des journaux, il est difficile d'attribuer à un modèle de quelque manque
que ce soit l'appellation de "bike mythique". Pourtant, le Stumpjumper de Specialized, qui a été l'un des premiers VTT de série, reflète quand même toute une génération. Côté marque tricolore, sans
être chauvin, comment oublier Sunn avec son légendaire 5000 qui a conquis le coeur des Français au milieu des années 90
Le pilote mythique
Sans la moindre hésitation, c'est John Tomac avec ses nombreux exploits aussi bien en cross-country qu'en descente. Mais il y a aussi Ned Overend,
pilote Spécialized fidèle à son destrier, car il a fait beaucoup parler de lui pendant ses années de gloire, sons oublier la figure que tout le monde connaît et qui roule encore, l’Américain Tinker Juarez
toujours coiffé de ses légendaires dreadlocks. Chez les Frenchies, Martinez et sa médaille d'or aux J.O. 2000 ont fait honneur à la France, comme Christophe Dupouey et Laurence Leboucher, champions du monde 1998
au Canada.