Europe 2000

    EUROPE 2000

LEBOUCHER, L'ART ET LA MANIERE

 

Victime d'une fracture de la clavicule le 7 mai, Laurence Leboucher a été privée de Mondial, mais elle effectue une magnifique deuxième partie de saison au cours de laquelle elle vient de remporter le Championnat d'Europe, quinze jours après avoir gagné celui de France. Où s'arrêterat-elle ?

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Laurence Leboucher dévore la fin de saison comme une morte de faim. Privée du Mondial apparu en entrée au menu de l'année 2000, elle vient d'avaler coup sur coup les plats de résistance des Championnats de France et d'Europe. Après ça, le dessert des Jeux Olympiques doit déjà exciter son appétit. Assurée désormais de sa place en sélection, elle a obtenu à Rhenen le deuxième titre de Championne d'Europe de sa carrière. Une victoire forgée sur et au métier. "Avant de me rendre aux Pays-Bas, c'était clair dans mon esprit, dit-elle. Je partais pour faire la course et non pas pour obtenir à tout prix ma sélection pour les Jeux Olympiques. Mais la veille de l'épreuve, j'ai appris que mon titre de Championne de France ne m'assurait pas de partir en Australie, alors mon approche de la course de Rhenen a changé."

Un brin abattue par cette donne, qui avait pourtant été clairement énoncée ... pour lui laisser le temps de revenir dans les billes après son accident de début de saison, Laurence Leboucher s'est posé des questions. "Je me suis demandé si on ne doutait pas un peu de mes capacités, dit-elle. J'avais l'impression que l'on ne me faisait pas confiance. Je venais de gagner les Championnats de France et ce n'était pas encore assez. Que faire ?"

La réponse, la Championne du Monde 98 l'a trouvée sur le terrain. "Au début du Championnat, résume-t-elle, je suis restée dans un petit groupe. Je faisais l'élastique, je ne voulais pas prendre le moindre risque, histoire de privilégier ma sélection aux Jeux Olympiques. Cette gestion de la course m'a permis de me préserver et d'attaquer sans m'affoler lors du troisième tour. J'étais encore fraîche. C'est la première fois que je gagne ainsi avec métier. Cette manière de courir va me servir pour les prochains Jeux Olympiques. A Sydney, beaucoup de filles seront en mesure de gagner mais pour y parvenir il ne faudra pas négliger la gestion de la course. Et ça, maintenant, je sais faire !"

 

Laurence Leboucher ne se fait pas prier pour aller plus loin dans sa réflexion olympique. "Aux Jeux, tout sera possible, poursuit-elle. Moi, c'est en tout cas la première fois de ma carrière que je m'y rendrai avec le sentiment et l'espoir de pouvoir faire quelque chose. Je ne veux pas me prendre la tête avec l'enjeu de cette course. Ce serait la meilleure façon de perdre tous mes moyens. Une seule chose m'importe, c'est de revenir de Sydney sans regret. Si j'y arrive, mon contrat sera rempli. J'ai faim, je n'ai couru qu'une demi-saison cette année, je ne suis pas saturée de compétitions et j'ai évité tous les grands voyages." Consciente de revenir au plus haut niveau à une période charnière de la saison, Laurence Leboucher ne veut pas encore s'immerger totalement dans le dernier gros objectif de l'année. Elle préfère "savourer ce nouveau titre de Championne d'Europe, qui est plus beau que le précédent, car les dernières victoires sont toujours celles que l'on apprécie le plus." Jusqu'à la prochaine fois !

H.B

    LES RÉSULTATS. Messieurs : 1. Filip Meirhaeghe (BEL), les 81 km en 1 h 25'23" ; 2. BrentjAns (HOL), à 1'27" ; 3. Peulissen (BEL), è 1'35" ; 4. Frischknscht (SUI), à 2'18" ; 5 Hoydahl (NOR), à 2'26" ; 8 Tolhoek (HOL) 12'48" ; 7. Bui (ITA), à 3'04" : 8. Hochstrasser (SUI), à 3'8" : 9 Dupouey, i1 3'32" ; 10. Arnould, é 3'48" ; ...

    Dames 1. k 1 ' . Laurence Leboucher, les 32 km en l h 2. Pozzo (ITA). à 40" , 3 Alexander (GBR), à 58" ; 4. Vlnk (HOL), à 2'8" ; 5. Spin (ALL), à 2'52" . 8. Zu Puttlitz (ALL), à 3'4" ; 7 Jonsson (SUE), à 4'2" ; 8. Dorland (HOL), à 4'29" ; 9. Blatter (SUI), à 5'42" ; 10. Stropparo (ITA), à 5'48" ; ... 15. Villeneuve, à 7'54" : 27. Rode, à 18'31"