Cross 2006

Interview de Laurence Leboucher (1/6/2006)

Interview de Laurence Leboucher : "je pense finalement refaire deux ans dans les pelotons, en cyclo-cross et sur route."

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Laurence, comment s'est passée ta Coupe de France VTT à Plouha ?

"J'étais dépitée au moment de la reconnaissance du circuit vendredi. C'était trop VTT, je n'avais pas du tout le coup de pédale. A la deuxième reco, ça allait déjà mieux et le jour de la course encore mieux. Je voulais partir mieux que je ne l'ai fait mais Hélène Marcouyre, qui était devant moi, a fait un mauvais départ. Comme j'étais deuxième ligne, je me suis retrouvée derrière aussi. Et comme c'était assez étroit pour doubler, ce n'était pas évident, je suis revenue où je pouvais. Mais vue l'absence des grosses cylindrées françaises, cette victoire est normale. La bagarre n'aurait pas été la même avec Hansen, Rode et les autres."

Cette année, tu participeras au Championnat du Monde de cross-country marathon à Oisans ?

"Oui, un Championnat du Monde en France, il faut le faire, et c'est pour ça que je le ferai. S'il était en Belgique ou ailleurs, je ne le ferais pas. Du côté des objectifs, on verra parce que Gunn-Rita Dahle et tout ça, ce ne sont pas les mêmes pointures que nous. On est loin derrière Dahle. Elle est impressionnante. Je l'ai vue arriver facile à Livigno. En comparaison avec Julien Absalon, ce n'était pas la même chose. On peut se poser des questions. Courir au niveau mondial à l'heure actuelle, ça ne me dit trop rien."

Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

"Je la vois sur la route et dans le cyclo-cross. Sur la route, je prépare surtout les Championnats de France, qui se déroulent dans notre comité des Pays-de-la-Loire, donc c'est sympa. Pour une fois que ce n'est pas trop loin, ça motive aussi. Je suis allée repérer le parcours. Il est dur, avec une côte infecte. Il y aura en plus beaucoup de kilomètres donc ce sera une course difficile. Il y a en plus beaucoup de filles qui marchent. Les Françaises ont brillé au Tour de l'Aude et je pense que ce sera un beau Championnat de France, avec de la rivalité."


Quelle est ton équipe sur la route ?

"En fait, je cours en individuel parce qu'on a proposé une équipe à l'UCI mais elle n'a pas été acceptée. Nous avons été quatre à se présenter et nous avons été la seule à ne pas passer. On ne sait pas pourquoi mais c'est ainsi. Dans cette équipe, il y avait Nadia Triquet, Corinne Sempé, Nadège Prudhomme, la pistarde Isabelle N'Guyen, Delphine Tonini. Mais ça n'a pas été accepté donc je suis un peu énervée. On constitue donc une équipe mixte lors des épreuves mais c'est assez compliqué, on a pas mal de bâtons dans les roues. Je ne comprends pas parce qu'on est venu me chercher dans la commission des Dames à la FFC pour aider le cyclisme féminin et on nous refuse une équipe, donc c'est le monde à l'envers. J'ai l'impression d'avoir perdu mon temps."


Et après le Championnat de France, quels seront tes objectifs ?

"On va d'abord faire le Championnat de France et après on verra. Déjà, j'ai recommencé à rouler normalement, parce qu'avant je faisais plutôt du vélo à mi-temps ! Etre à haut niveau avec six-huit heures de vélo, ce n'est pas facile. Donc en roulant normalement, je commence à retrouver des sensations mais il reste du boulot, ça ne revient pas comme ça."


Tu sembles décidée à rester dans le vélo ?

"Le vélo, c'est quand même sympa. Le fait d'avoir fait un an et demi d'INSEP m'a permis de voir que la vie de sportif de haut-niveau, c'est quand même la belle vie. Je n'ai pas réussi mon examen et c'est pas grave. J'ai un travail à la Poste donc je ferai ma reconversion au sein de la Poste, qui m'a soutenue depuis 1995."

Quel est ton programme à venir ?

"La semaine prochaine, c'est la Laurence Leboucher, notre rando à Saint-Léonard-des-Bois. On y attend tous les vététistes qui veulent se faire plaisir. Le week-end suivant, il y aura la Coupe de France sur Soissons, avec un chrono et une course l'après-midi. Ce sera la finale de la Coupe de France et huit jours après, je ferai le Challenge Régional près de la Roche-sur-Yon. Et après c'est le Championnat de France, et on espère faire la Grande Boucle en équipe mixte."


Après, tu es de retour en cyclo-cross ?

"Oui, le cyclo-cross, c'est motivant. On a une bonne ambiance en équipe de France. Ca donne envie de poursuivre. Le travail que nous faisons avec Jean-Yves Plaisance est vraiment sympa. Tout ce qu'on a pu construire pour le cyclisme féminin porte ses fruits aujourd'hui. Je ne sais pas encore s'il s'agira de ma dernière saison. J'attends de faire le point avec la Sarthe mais je pense normalement refaire deux ans."


A repousser l'heure de la retraite, tu vas devenir la Jeannie Longo du cyclo-cross ?

"A 47 ans, je ne ferai plus de vélo, c'est sûr. Mon copain m'a donné un sursis de deux ans (elle rit)."


Propos recueillis à Plouha le 27 mai 2006.